Debout la République 11ème Circonscription du Pas de Calais - -Hénin Beaumont - Carvin

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Créé le : 27/07/2008 15:06
Modifié : 18/03/2012 16:44

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Cohn-Bendit versus Mélenchon

13/11/2010 10:59

Cohn-Bendit versus Mélenchon


Je tenais à mettre en lumière cet article de David Desgouilles dans son blog "antidote" avec qui je partage beaucoup de points de vues. Comme lui je pense qu'il est plus que temps que les véritables républicains puissent s'unir contre les fossoyeurs de la République que sont les partis européiste d'un côté et les néo-vichystes de l'autre.

Caton L'ancien

Cohn-Bendit versus Mélenchon
Camarade Mélenchon, où sont tes vrais amis ?
par David Desgouilles

Ce matin, Daniel Cohn-Bendit a abordé le sujet Mélenchon au micro de Jean-Michel Aphatie sur RTL. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il n’a pas tourné autour du pot, fidèle à son habitude. Qu’on en juge :

JMA -Vous parlez de la Gauche Mélenchon. Jean-Luc Mélenchon, c’est un allié pour vous ? Ses propos, tout ça ?

DCB- Enormément de problèmes avec Jean-Luc Mélenchon. Je dis franchement, Jean-Luc Mélenchon, quand on voit son livre, ce qu’il dit sur l’Allemagne, quand il parle de la « grande France », il veut même intégrer la Belgique, une partie de la Belgique : la Wallonie et Bruxelles, ce qui dit sur « les Boches » c’est insoutenable, c’est intolérable. Je trouve même que son discours, il va même labourer sur les terres du Front national.

JMA- Il va vous en vouloir pour dire ça, Daniel Cohn-Bendit !

DCB – Mais oui ; mais écoutez moi j’ai lu son livre et je dis : les Verts sont un parti pro-européen parce qu’ils disent : on a besoin de l’Europe ; ce que dit Mélenchon sur l’Europe, c’est indéfendable ; donc, ça va être très, très difficile… Et puis, des fois, il dit n’importe quoi. Je pourrais dire des heures sur Mélenchon, c’est-à-dire il ne m’intéresse pas tellement…

Il se trouve que j’ai lu pour Causeur le livre de Mélenchon et que je n’ai trouvé nulle part le mot de « boches » ni d’ode à la « Grande France ». Sur le cas précis de la Belgique, il ne fait que respecter le droit des peuples à disposer d’eux-même lorsqu’il évoque l’éventualité où, repoussés par les Flamands, les Belges francophones pourraient être accueillis dans la République s’ils le souhaitaient.

Comme d’habitude, et cela depuis quarante-deux ans, la malhonnêteté intellectuelle de Dany-le-rouge-puis-le-vert-pâle éclate au grand jour. J’attends au passage que Jean-Michel Aphatie, qui se pique d’une certaine éthique journalistique, rétablisse la vérité auprès de ses auditeurs dès demain matin, puisque ces derniers n’ont pas encore tous lu le bouquin de Mélenchon et n’ont, ainsi, pu s’apercevoir à quel point ils avaient été désinformés.

Il n’y avait pas que le manipulateur Cohn-Bendit ce matin sur RTL, il y avait aussi le Grand Inquisiteur Européen qui trouve les propos de Mélenchon sur l’Europe, in-dé-fen-da-bles.Or, sur ce sujet, JLM ne fait, après tout, qu’abjurer sa foi fédéraliste. Il ne remet même pas en cause l’Euro -ce qui me déçoit. Seulement voilà, en matière de religion européenne, le Grand Inquisiteur Européen ne plaisante pas. Et il refuse l’apostat. On comprend pourquoi Daniel Cohn-Bendit a si peu protesté lorsque le Président de la République a censuré la voix des 55 % de citoyens français qui avaient justement refusé cette Europe-là. Tous des lepènistes !

Mais les attaques de Cohn-Bendit ont tout de même un mérite. Celles de placer Jean-Luc Mélenchon en face de certaines contradictions. Au printemps dernier, le président du parti de Gauche faisait de belles avances au Grand Inquisiteur au micro de France Inter et se prenait un joli râteau.

Après avoir visionné ce document, on lit d’une autre manière le communiqué de réaction publié sur le site du Parti de Gauche cette après-midi. Un dragueur éconduit n’aime pas, de surcroît, se faire injurier par celui-là même qu’il tentait de séduire. En conclusion du communiqué, il tente tout de même d’alerter Cécile Duflot et l’amener à se positionner. Ce qu’elle garde bien de faire à l’heure où on écrit ces lignes. Peut-être qu’elle sera contrainte de le faire ce soir puisqu’elle est invitée à Soir 3.

Mais revenons à Mélenchon et à sa position dans l’opposition. Tout le PS le vomit désormais. Du côté des écolos, les Verts, dont le centre de gravité est plus à gauche qu’Europe écologie, pouvaient éventuellement constituer un allié mais ils vont justement disparaître samedi dans ce conglomérat plus large. Même l’alliance du Front de Gauche ne constitue pas, loin s’en faut, un long fleuve tranquille. Certains communistes voient d’un  très mauvais œil sa puissance de feu médiatique. Et si, dans certains départements, il n’y a même pas de structures concrétisant ce front, c’est souvent le fait des comités PCF locaux.

Bref, c’est au moment où il a enfin accédé au Graal de notre « société du spectacle », le canapé rouge de Drucker, que Jean-Luc Mélenchon est plus isolé que jamais. L’isolement n’est pas un mal en soi. La fidélité aux idées, c’est déjà fort respectable. Mais quand on souhaite un jour gouverner, ce qui est le cas de Mélenchon, cela peut devenir problématique. C’est pourquoi il est peut-être temps pour lui de ne plus rejeter la perspective de passerelles avec des républicains de l’autre rive, comme les appelle Chevènement. Et qu’il saisisse les mains tendues. Parce qu’il pourrait y trouver des convergences utiles et des alliés davantage respectueux.

 http://carnet.causeur.fr/antidote/cohn-bendit-versus-melenchon,001125



Commentaire de xiaoxiao123 (07/12/2010 04:28) :





Trois raisons pour aimer la nation

12/11/2010 09:09

Trois raisons pour aimer la nation


Depuis 1945 en Europe, beaucoup considèrent les nations avec méfiance, comme si cette structure de l’organisation humaine portait en elle la seule responsabilité des guerres qui ont déchiré le monde. Et si ce n’était pas le cas ? Et si les nations étaient là pour le bien de l’humanité ?

La nation, c’est une communauté culturelle

En effet, le point fondamental d’une nation est le fait qu’elle constitue une communauté pour les hommes. Avec la famille, il s’agit sans doute de la communauté la plus importante pour les individus, celle qui reste à vie, le point fixe de toute une existence, quand les amis, les entreprises ou les lieux d’habitation peuvent changer. Cette communauté est fondamentale pour déterminer l’identité de tous ses membres.

En outre, cette communauté est profondément culturelle. A chaque nation est attaché un système de valeurs distinctes et d’habitudes qui caractérisent la communauté nationale. Les Français ne sont pas des Etasuniens ni des Italiens ou des Allemands. L’identité nationale porte une part essentielle dans la constitution de l’identité de chaque individu.

La nation, c’est la solidarité

L’adjectif qui vient le plus souvent après le mot « solidarité » est « nationale ». En effet, c’est dans le cadre national qu’existe la plus forte solidarité entre membres d’une même communauté (après la famille bien sûr). C’est dans le cadre national, et donc grâce à la nation, que ceux qui travaillent paient les retraites de ceux qui ont travaillé. C’est dans le cadre national que les cotisations des biens portants servent à soigner les traitements des malades.

C’est dans le cadre national que la communauté toute entière contribue à l’avenir, de multiples façons. C’est la nation qui favorise le renouvellement démographique, c’est elle qui investit dans l’éducation de ses enfants. C’est elle qui, traditionnellement, investissait dans les infrastructures d’avenir (énergie, transports, télécommunications…), ce qui a poussé à la création des services publics nationaux. Bref, la nationalité, c’est le lien le plus fort qui unie les êtres humains après la famille.

La nation, c’est le moyen d’agir sur son destin

Et si la nation est le lieu de la solidarité nationale, c’est parce que c’est la communauté la mieux à même de conjuguer à la fois une unité suffisamment forte avec une taille assez grande pour permettre aux hommes qui la composent d’agir sur leur destin. Les deux conditions sont essentielles. Il faut une grande unité, un vécu important et des valeurs communes pour que la minorité accepte sans broncher les choix de la majorité. La force du lien commun impose la taille de la nation.

C’est par les nations que les hommes ont pu se libérer des féodalités, devenir libres de leur destin tout en ayant la capacité d’agir sur leur destin collectif. Mais seule une unité très forte permet à une communauté nationale de tenir. Les exemples de l’URSS, de la Yougoslavie, de la Tchécoslovaquie et de la Belgique montrent que les constructions artificielles qui nient les réalités nationales ne peuvent pas durer très longtemps et finissent par se dissoudre.

La nation n’est pas la cause des guerres

Bien sûr, ce sont souvent les nations qui ont porté des guerres sanglantes et volontiers inhumaines. Mais cela ne signifie pas forcément qu’elles en soient directement responsables. Les nations n’ont été que les véhicules des guerres que parce qu’elles sont la communauté d’action de références des êtres humains, le moyen pour eux d’agir sur leur destin, pour le bien, comme pour le mal… Les nations sont humaines et elles souffrent des mêmes travers que les hommes.

C’est pour cela que vouloir museler les nations n’est pas le moyen d’éviter les guerres, pour deux raisons. Tout d’abord, les structures supranationales seront tout aussi promptes à guerroyer que les nations car elles aussi sont humaines… Ce n’est pas parce que l’on passe à l’échelle européenne que les humains seront moins violents. Au contraire, la négation des réalités nationales peut provoquer des conflits sanglants, comme on le voit tout autour du monde.

Ce n’est pas en sautant sur notre chaise en disant « nation, nation, nation » ou « la France, la France, la France » que nous lutterons contre les clichés puissamment ancrés dans l’inconscient collectif. Nous devons expliquer méthodiquement l’apport fondamental de la nation à l’humanité.

Laurent Pinsolle






De Gaulle et le mythe napoléonien

06/11/2010 00:36

De Gaulle et le mythe napoléonien


Je vous adresse cet article dont je partage les vues avec l'auteur, quoiqu'il aurait dut ajouter Napoléon III dans la comparaison ne serait - ce que pour la modernisation de la France. Bonne lecture...

Caton l'ancien

De Gaulle et le mythe napoléonien

par Sudhir Hazareesingh

 

La Ve République a cinquante ans. C’est l’occasion de s’interroger sur l’esprit de la Constitution de 1958. Pour Sudhir Hazareesingh, celle-ci doit beaucoup au bonapartisme qui hante l’imaginaire politique français. Cette fascination pour le Grand Homme explique en grande partie les relations ambiguës qu’entretient le peuple français avec la démocratie.

Télécharger ce(s) document(s) :
L’année 2008 marque un retour en force du bonapartisme dans la culture politique française, avec notamment un président de la République qui ne cesse de rappeler la tradition napoléonienne par sa conception et par sa pratique du pouvoir, et même parfois par ses références historiques. Cette renaissance du mythe napoléonien sera accentuée par deux anniversaires : le bicentenaire de la naissance de Louis Napoléon Bonaparte, et surtout le cinquantenaire de la fondation de la Ve République. Le retour au pouvoir du Général de Gaulle constitue l’un de ces « moments bonapartistes » qui ont régulièrement secoué le pays depuis le milieu du XIXe siècle, autant par sa principale conséquence diachronique, la création d’une monarchie républicaine sur le mode consulaire, que par sa problématisation par les acteurs et les témoins immédiats du drame de mai 1958. Ses adversaires (surtout à gauche) n’eurent de cesse, en effet, de décrire le Général comme un aventurier brumairien ; le Coup d’Etat permanent de François Mitterrand fixa pour longtemps ce paradigme dans l’imaginaire de la gauche française [1]. De son côté, de Gaulle lui-même était hanté par le spectre du 2 Décembre, qu’il tenta de conjurer en affichant sa volonté de respecter scrupuleusement les formalités républicaines (notamment l’investiture au Parlement) et surtout par l’évocation explicite de la mémoire républicaine. Rappelons qu’au moment de la présentation de son nouveau projet constitutionnel au peuple français, le pouvoir gaulliste choisit un lieu (la place de la République) et surtout une date hautement symbolique : le 4 Septembre, anniversaire de la chute du Second Empire et du retour de la République, bientôt incarnée par Thiers, Gambetta et Jules Ferry.
Cinquante ans plus tard, entre cette vision d’un bonapartisme victorieux et celle d’une renaissance républicaine, la représentation gaullienne a (doublement) triomphé. La Ve République est plébiscitée par l’électorat, et c’est en tant que héros républicain que le Général est adulé, par la droite autant que par la gauche, par les historiens autant que par les pamphlétaires, et par l’opinion publique autant que par l’élite intellectuelle. Les adversaires d’antan rivalisent même de zèle pour reconnaître aujourd’hui les multiples qualités républicaines du Général, et de Gaulle est passé du statut d’avatar napoléonien à celui de mythe républicain. Il serait donc opportun, au moment où l’on célèbre les cinquante ans du régime fondé par le Général, de s’interroger sur l’élaboration et la signification profonde de ce mythe gaullien, et sur les rapports qu’il entretient avec les mythes dominants de la culture politique française.
Ironie de l’histoire, cette interrogation nous ramène directement à Napoléon, car l’Empereur fut l’inspirateur et l’incarnation originale du mythe du Grand Homme. Entre Napoléon et de Gaulle, le parallélisme ne réside pas tant dans ce qu’ils accomplirent lorsqu’ils furent au pouvoir, que dans la manière dont les générations suivantes les ont imaginés et « représentés ». Car l’influence des Grands Hommes ne se mesure pas seulement aux « blocs de granit » qu’ils laissèrent derrière eux : pour Napoléon, le Code Civil, la structure administrative de l’Etat, les grandes victoires militaires et l’enracinement de l’œuvre de la Révolution française (sans oublier le numérotage pair-impair des maisons) ; pour de Gaulle, l’incarnation de la Résistance, la constitution de la Ve République, l’achèvement de la décolonisation, la politique étrangère hardie et novatrice. Au-delà de ces grandes réalisations, c’est leur postérité qui scelle leurs véritables triomphes ; c’est elle qui les transforma en personnages mythiques, en hommes de légende.
Plus que toute autre figure de l’histoire politique contemporaine, Napoléon et de Gaulle ont investi l’imaginaire collectif. En 1840, lors du retour des cendres, plus d’un million de Françaises et de Français vinrent rendre un dernier hommage à l’empereur. Il est encore aujourd’hui constamment l’objet d’ouvrages (historiques et de fiction), d’expositions, et de films ; il ne se passe pas un jour que l’on n’écrive sur lui. Quant à de Gaulle, chaque sondage confirme qu’il est l’homme politique le plus vénéré des Français. Ces deux hommes ont donc symbolisé la grandeur, et pas seulement pour leur peuple : de Gaulle est aujourd’hui une figure universelle, comme l’était Napoléon au XIXe siècle (on rapporte à ce sujet des histoires très cocasses d’explorateurs français voyageant en Sibérie, en Amérique du Nord, en Amérique latine, et jusqu’à Madagascar, et auxquels les autochtones demandaient des nouvelles de l’Empereur Napoléon). L’un et l’autre ont marqué le calendrier politique et inspiré des rites particuliers (le 18 juin, le 15 août) et laissé des monuments à leur mémoire (imaginons Paris un instant sans les symboles napoléoniens que sont la coupole des Invalides, la colonne Vendôme et l’Arc de Triomphe ; et on ne compte plus le nombre de bourgades en France pourvues d’une avenue, d’une place, ou d’un lycée Charles-de-Gaulle). Tous deux ont donné corps à un véritable culte, presque comme pour une religion (Napoléon fut d’ailleurs vénéré comme un Dieu par ses soldats, et André Malraux comparait volontiers les gaullistes à un ordre religieux) ; et surtout ils ont fait rêver les artistes : la légende napoléonienne prit corps autour du romantisme, et les œuvres de Stendhal, Balzac et Hugo. De Gaulle a un peu moins inspiré les Muses, mais il y a une nette accélération dans la construction mythologique du personnage depuis le début du XXIe siècle : en témoigne le très grand succès des Mémoires de son fils l’Amiral Philippe [2], la prolifération de documentaires et de films sur la vie du Général (notamment, en 2005, l’excellent téléfilm de Bernard Stora, Le Grand Charles), l’inauguration de la statue du Général sur l’Avenue des Champs-Élysées, et surtout l’ouverture prochaine du Mémorial de Gaulle à Colombey, prévu pour accueillir plus de 100 000 visiteurs par an. Enfin et surtout, notre vision et notre lexique politiques regorgent d’images et d’expressions napoléoniennes et gaulliennes : le débit prodigieux de métaphores napoléoniennes qui a suivi l’élection de Nicolas Sarkozy en est le témoignage le plus récent. De même, nous vomissons tous la IVe République aujourd’hui en grande partie en raison du succès de la propagande gaulliste, et de son identification au « régime des partis ». Maurice Agulhon l’a bien dit : si le mot « parti » a une connotation particulièrement péjorative en France, le mérite en revient largement au Général.
Arrêtons ici la démonstration : Napoléon et de Gaulle sont donc devenus, sans conteste, les deux figures qui ont le plus marqué l’imaginaire politique national depuis la Révolution. Nous voyons le monde à travers leurs yeux : nous partageons leurs amours et leur désespoirs, et nous vouons aux gémonies ce qu’ils rejettent. Ils ont acquis cette stature parce qu’ils sont parvenus à incarner le Grand Homme dans deux dimensions particulières. Ils furent d’abord des hommes providentiels qui sauvèrent la patrie dans des circonstances pénibles (Napoléon arracha la Révolution à l’anarchie ; de Gaulle fut le sauveur de la France pendant l’occupation allemande et devint ensuite son « recours » en 1958). Mais ils furent aussi des pères fondateurs qui surent inspirer et fonder des ordres politiques durables. L’ossature de l’Etat napoléonien, fondé par le Premier Consul au début du XIXe siècle, est toujours bien visible aujourd’hui en France (on pourrait même dire qu’à certains égards, l’Etat n’a jamais été aussi puissant en France, car la haute fonction publique a complètement investi la politique), et la Ve République créée par de Gaulle en 1958 est indiscutablement le régime républicain le plus stable (et le moins contesté). Napoléon et De gaulle ont aussi marqué l’imaginaire politique – et cela fait aussi partie du lot du Grand Homme – par l’extraordinaire gamme de sentiments négatifs qu’ils ont suscités : la crainte, l’hostilité, et bien entendu la haine. L’imaginaire politique est peuplé d’anges, mais aussi de démons, et peu d’hommes ont été aussi vilipendés que Napoléon et De gaulle : l’Empereur fut l’objet d’une véritable légende noire, qui fit de lui un traître, un imposteur au sang étranger, voire un être satanique (et cela continue aujourd’hui : des ouvrages récents ont fait de lui un esclavagiste, un précurseur de la guerre totale et même de la Shoah) ; quant à de Gaulle, il fut haï par les gens de Vichy, puis par la gauche, puis par les petits blancs d’Algérie – et cette haine reste encore tenace aujourd’hui dans la mémoire des pieds-noirs, dont beaucoup ne pardonneront jamais au Général son discours d’Alger, où il leur asséna la phrase, aussi fameuse qu’ambiguë : « Je vous ai compris ».
Ici, marquons une pause et posons la question de manière plus générale : pourquoi la France reste-elle si éprise, si envoûtée par la figure du Grand Homme ? Que nous révèle cette fascination pour Napoléon et de Gaulle ? Cinq dimensions de la culture politique française méritent d’être soulignées à cet égard. En premier lieu, ce culte témoigne du poids du sentiment monarchique en France : ce pays a longtemps été non seulement un pays de monarchie, mais de monarchie absolue, et ce n’est donc pas un accident que la volonté révolutionnaire d’extirper le Roi du corps politique national n’ait pas abouti. En dépit de l’exécution de Louis XVI, la figure monarchique a rapidement resurgi, et de plus belle : d’abord avec Napoléon puis, plus récemment, avec de Gaulle. Ensuite, la France est un pays de culture catholique, et Napoléon et de Gaulle incarnent à merveille la figure du Père. Napoléon avait d’ailleurs fait rédiger un catéchisme à sa gloire, que les enfants devaient réciter pour le plus grand bonheur des Français. En ce qui concerne de Gaulle, la dimension paternelle revient constamment dans ses discours, dans la vénération qu’il inspirait autour de lui (Jean-Bedel Bokassa l’appelait Papa), et surtout dans cette extraordinaire sortie en 1969, où il quitta le pouvoir après avoir perdu le référendum, ou, comme l’aurait dit Freud, après que les enfants eurent tué le père.
La tradition républicaine fournit une troisième dimension de la fascination française pour les Grands Hommes. La République, telle qu’elle s’est définie en France après la Révolution, avait voulu éliminer l’incarnation du pouvoir dans un seul homme, et célébrer les valeurs collectives : comme Rousseau l’avait démontré, la souveraineté ne pouvait résider que dans le peuple. Mais très vite les républicains se rendirent compte que la souveraineté devait être incarnée : c’est pour cela qu’ils investirent le Panthéon, l’Ecole Normale des Morts, selon l’heureuse expression de Mona Ozouf, et célébrèrent bientôt eux aussi le culte de Napoléon et de de Gaulle. Il y a d’ailleurs toute une tradition napoléonienne qui présente Bonaparte comme un « Empereur républicain », tout comme de Gaulle sera plus tard désigné comme un « monarque républicain » – une expression couramment utilisée aujourd’hui pour désigner le président de la République. Quatrième dimension que révèle cette fascination : le culte de la nation. Napoléon et de Gaulle sont des symboles d’un nationalisme très particulier, qui est le produit de la Révolution française : c’est un nationalisme civique, qui repose sur des principes et non sur le sang (Napoléon n’était d’ailleurs pas un Français « de souche »), et qui célèbre la grandeur et la vocation universelle de la France. Enfin, et peut-être surtout, la célébration de Napoléon et de de Gaulle témoigne du poids de la guerre dans la conscience collective française : depuis la Révolution jusqu’à la Guerre d’Algérie, presque chaque génération a connu la guerre – la guerre glorieuse, comme les première victoires de Napoléon, mais aussi les guerres désastreuses et meurtrières, et surtout les défaites humiliantes, suivies d’occupations : 1815, 1870, 1940. Comment s’étonner, de ce point de vue, que les Grands Hommes français aient été surtout des guerriers ? Napoléon, dans la mémoire légendaire, reste le Dieu de la Guerre, et n’oublions pas que de Gaulle, avant d’être l’incarnation de la France Résistante, fut un valeureux combattant pendant la Grande Guerre, et que Clemenceau fut son idole.
Le culte du pouvoir charismatique et de l’Etat ; la politique comme religion civile ; l’affirmation de la souveraineté populaire ; la célébration de la grandeur nationale ; la mémoire héroïque de la guerre ; la suspicion à l’égard des partis et du parlement ; la prédominance de l’intérêt général sur les intérêts particuliers, et l’attrait permanent de l’homme providentiel… Il est tentant, derrière tous ces principes, et leur incarnation dans les figures de Napoléon et de de Gaulle, de détecter la présence continue d’une forme politique qui a hanté la culture politique française depuis les débuts du XIXe siècle : le bonapartisme. L’imaginaire politique des Français, en plébiscitant hier la mémoire du commandant de la Grande Armée, et aujourd’hui celle du Général, ne serait-il donc qu’une expression idéalisée du bonapartisme ? La conclusion ne serait pas peu paradoxale : le bonapartisme est, après tout, le fossoyeur patenté de la République, non seulement le 18 Brumaire, mais aussi le 2 Décembre. On pourrait objecter que Napoléon et de Gaulle ne sont pas des adeptes des même idéaux politiques ; plus particulièrement que de Gaulle fut un démocrate qui a consacré sa vie au rétablissement de la légalité républicaine – légalité allègrement foulée aux pieds par Bonaparte en 1799 puis par son neveu en 1851. Cette distinction entre de Gaulle et la tradition bonapartiste a été souvent martelée par les défenseurs de la mémoire du Général : Maurice Agulhon, récemment converti au mythe gaullien (comme toute la gauche), manifeste l’ardeur du néophyte en rejetant vigoureusement toute interprétation « bonapartiste » du gaullisme [3]. On a par ailleurs multiplié les contrastes entre les deux hommes, présentant Napoléon comme un optimiste des Lumières, et de Gaulle comme un lecteur pessimiste de Péguy et de Maurras ; Napoléon comme un homme doué d’une vision classique de l’Empire, et de Gaulle comme un décolonisateur ; Napoléon comme un amoureux éperdu de la guerre, et de Gaulle comme un homme d’Etat qui la déplorait (tout en reconnaissant qu’elle était nécessaire et inévitable). Et on rappelle souvent – en citant toujours la même phrase – que de Gaulle n’aimait guère Napoléon, qu’il accusait d’avoir ruiné la France par sa « vanité ». Enfin, comment ignorer le contraste, dans l’éthique personnelle des deux hommes, entre un Napoléon confondant l’Etat avec sa personne, plaçant sans vergogne ses frères et beaux-frères sur les trônes d’Europe, et un de Gaulle qui payait de sa poche sa note d’électricité à l’Elysée ?
Même si elle contient des éléments de vérité, cette idée d’une radicale distinction entre la légende napoléonienne et le mythe gaulliste doit être relativisée. Une telle rupture est en fait partie intégrante de la mythologie gaullienne, ayant pour but de mettre en valeur la « modernité » du Général, en contraste avec l’archaïsme de tout ce qui l’avait précédé. Car – soyons un peu provocateurs – à bien des égards le modernisme serait plutôt du coté de Napoléon. De Gaulle était une figure distante et il cultivait cette élévation régalienne comme une condition nécessaire de son autorité, alors que Napoléon est toujours resté un être familier, intime (ses soldats le tutoyaient). Aujourd’hui, l’Empereur se coulerait à merveille dans le moule de la démocratie de proximité. Autre exemple : si nous admettons que la flexibilité est une vertu en politique, il est évident que Napoléon est un orfèvre, et de Gaulle un novice en la matière. De Gaulle, sur certaines questions fondamentales (le rôle de l’exécutif), est resté absolument rigide, alors que Napoléon fut l’opportuniste par excellence, jacobin pendant la Convention, républicain sous le Directoire, monarque républicain sous le Consulat, impérialiste sous l’Empire, jacobin sous les Cent-Jours, et démocrate à Sainte-Hélène. Le grand poète mauricien Malcolm de Chazal, dont un excellent recueil d’articles vient d’être édité à Paris, disait justement à propos de Napoléon que l’Empereur avait passé sa vie à « jouer la comédie » [4]. Plus important, le fossé philosophique entre les deux hommes est beaucoup moins profond qu’il n’y paraît. Car Napoléon est en fait un fils déçu des Lumières ; et de Gaulle, malgré son pessimisme maurassien, un volontariste déterminé, qui pensait que l’action individuelle pouvait influer positivement sur la société. En fait, leurs sensibilités étaient convergentes : l’auteur préféré du Général était Chateaubriand, qui fut l’écrivain qui sut le mieux comprendre la dimension romantique et la complexité tragique du destin napoléonien. Et il y a une ironie dans le fait que Napoléon, qui parlait et écrivait si mal le français, ait tant fasciné les littéraires, alors que de Gaulle, qui avait une belle plume, les ait plutôt laissés indifférents.
De Gaulle démocrate républicain, Napoléon dictateur autoritaire ? Oui, volontiers. Mais n’oublions quand même pas que Napoléon tirait sa légitimité politique du peuple, et que ses plébiscites étaient des institutions complètement révolutionnaires pour l’époque (et perçus comme tels par ses adversaires monarchistes, qui n’eurent de cesse de dénoncer en lui un Robespierre à cheval). Et le retour du Général au pouvoir en Mai 1958 – comme vient de le démontrer l’ouvrage de Michel Winock [5] – fut un coup d’Etat parfaitement exécuté, avec une belle manipulation des putschistes d’Alger par les sbires du Général (notamment Léon Delbecque). Pour le dire vite, l’autoritarisme de Napoléon se tempérait d’une réelle sensibilité démocratique, alors que le légalisme républicain du Général était caractérisé par un autoritarisme manifeste (le vieux jeu de mots mérite rappel : de Gaulle confondait souvent la volonté générale avec la volonté du Général). Et que dire du contraste qui ferait de Napoléon un belliciste enthousiaste, et de de Gaulle un homme hostile à la violence ? En réalité, la célébration de la force est indissociable des mythes napoléonien et gaulliste : dans le premier, comme symbole de la valeur militaire, et dans le second, comme expression de la volonté collective du peuple résistant, qui, grâce à un tour de passe-passe bien gaullien, se transforme en peuple français tout court – d’où le mythe de la « France résistante », si longtemps martelé dans le discours gaulliste (et communiste). Que dire, enfin, des rapports entretenus par de Gaulle avec le personnage historique de Napoléon, sinon qu’une lecture plus subtile des écrits du Général (et surtout des Mémoires de l’Amiral Philippe) démontre clairement qu’il est resté fasciné par Napoléon toute sa vie, malgré ses réserves sur son penchant excessif pour la guerre ? Et rappelons ici que, contrairement au gouvernement français, qui refusa de commémorer officiellement l’anniversaire de la bataille d’Austerlitz en 2005, de Gaulle entendait bien marquer le bicentenaire de la naissance de Napoléon en 1969. Malheureusement, le Général quitta le pouvoir après sa défaite au référendum au printemps, et au lieu d’un magnifique discours de Malraux à Ajaccio, nous n’eûmes droit qu’à quelques platitudes pompidoliennes…
Quelques remarques en guise de conclusion. D’abord, pour bien situer la particularité (pour ne pas dire l’exceptionnalité) française : le poids de cet imaginaire napoléo-gaullien reflète avant tout les vicissitudes de l’histoire politique nationale depuis la Révolution, qui créa souvent les « conditions objectives » d’un appel à l’homme-recours. Mais cela ne signifie pas pour autant que les Français se jettent dans les bras du premier Boulanger venu. La liste des prétendants à l’iconisme politique est très longue, mais le succès n’est au rendez-vous que pour les véritables hommes d’exception qui ont su incarner ce mélange détonant d’homme providentiel, de réconciliateur, de défenseur de la grandeur nationale, et de transcendance de la condition individuelle. Surtout, il y a une dimension essentiellement républicaine dans les mythes napoléonien et gaullien : la représentation par un homme, au moment où les circonstances entravent son incarnation dans les institutions publiques (comme sous l’Occupation, ou encore la période 1815-1848), du principe de la souveraineté populaire. En ce sens, la légende napoléonienne « représente » bien plus que Napoléon et l’Empire, comme le mythe gaullien va considérablement au-delà du message politique du Général.
Deuxième remarque, sur la mémoire collective. On dit souvent – et il y a là une part de vérité indiscutable – que la France est fragmentée dans sa mémoire historique, et que ces divisions accentuent les clivages idéologiques qui ont séparé les différentes familles politiques : jacobins et bonapartistes, républicains et royalistes, démocrates et catholiques, gaullistes et communistes. Mais si notre hypothèse se confirme qu’une seule et même mythologie dominante (se manifestant par l’entremise des cultes napoléonien et gaulliste) hante l’imaginaire politique, nous devrions nuancer notre propos sur les divisions de la mémoire collective. Ou plutôt, force serait de reconnaître qu’à coté de ces clivages mémoriels, de ces « batailles de la mémoire » dont on parle tant, il existe aussi des formes d’imaginaire politique qui font la synthèse entre les différents camps, et qui génèrent des éléments de convergence qui transcendent les lignes de partage traditionnels. C’est ce champ que nous essayons de défricher ici, et il est riche en possibilités, notamment sur le syncrétisme mémoriel de la tradition républicaine.
Ces éléments de convergence autour de Napoléon et de Charles de Gaulle symbolisent en même temps des zones d’ombre dans la conscience collective nationale. Prenons deux exemples. D’abord, la force de ce culte napoléo-gaullien souligne la remarquable fragilité de l’imaginaire démocratique en France, autant par l’absence de figures positives de la démocratie comme forme politique, que par le rapport pour le moins ambigu entretenu par Napoléon et de Gaulle eux-mêmes avec la démocratie – et, loin d’être contingente, cette ambiguïté est profondément ancrée dans la culture politique française. On peut exprimer cette ambiguïté dans une perspective historique : la démocratie en France est souvent le produit de débordements anti-constitutionnels, pour ne pas dire illibéraux. Mai 1958 en est un exemple frappant. Ensuite (autre manière de dire la même chose), la faiblesse relative du champ mythologique de la gauche française. Le dernier ouvrage de Bernard-Henri Lévy l’a opportunément rappelé [6] : la mythologie de la gauche est essentiellement négative, quand elle n’est pas auto-destructrice. La convergence dans l’imaginaire national autour du Général de Gaulle et de Napoléon traduit ainsi un malaise – né autour des premières années de radicalisation de la Révolution française, et jamais vraiment dissipé depuis – de la gauche française face à la question de l’incarnation politique. Car si la souveraineté appartient au peuple collectivement, à quoi peut bien servir le chef, sinon à assouvir une ambition personnelle ? De Robespierre à Ségolène Royal, le dirigeant de la gauche est ainsi toujours apparu comme le traître (ou la sorcière) en puissance.
Enfin, cette aura, ce champ magnétique mythologique soulignent l’importance de la sensibilité pour notre compréhension du politique. Ce qui est intéressant pour l’historien des mythes napoléoniens et gaulliens, c’est la tension quasi-permanente qu’ils entretiennent entre l’histoire et la mémoire, entre la reconstruction du vécu « réel » et la réinvention idéologique. Napoléon était un homme de guerre, mais sa légende en fit un homme de paix, un émancipateur des peuples, un penseur dont le fond du cœur était libéral. De Gaulle était un très fin politique, qui créa le premier grand mouvement partisan en France – mais son mythe le dépeignit comme un homme au-dessus des partis. Que le mythe soit historiquement faux est à la limite beaucoup moins intéressant que la force intellectuelle ou la charge émotionnelle ou affective qu’il véhicule ; c’est dans ces sphères que la « vérité » d’un mythe prend son essor. Par leur capacité à mobiliser des générations de Français dans un attachement à leurs personnes et aux idéaux de citoyenneté qu’ils incarnaient, les mythes populaires napoléoniens et gaulliens ont été remarquablement puissants – et créatifs. Car, tout en restant essentiellement le même, le mythe se réinvente constamment. Exemple saisissant de l’invocation de la figure gaullienne à des fins normatives et idéologiques nouvelles, le dernier ouvrage de Jacques Julliard, qui s’achève par la célébration du Général comme un « grand éducateur politique », qui aura su amener le peuple « à vouloir ce qui est son intérêt supérieur » . Décidément, en cette année du cinquantenaire de la Ve République, le célèbre dicton de Malraux est plus que jamais d’actualité : tout le monde a été, est, ou sera gaulliste.





La République ou le chaos

21/10/2010 17:42

La République ou le chaos


Un pays que ses dirigeants abandonnent à la désespérance sociale ne peut que sombrer dans le blocage et le chaos. Telle est la photographie de la situation.
La réforme des retraites cristallise dans la confusion le ras-le-bol des français contre l’absurdité et l’injustice de la politique économique et sociale suivie depuis trente ans par les gouvernements successifs de droite et de gauche. La “mondialisation” , voulue aussi bien par le PS que l’UMP par leur adhésion sans faille a la politique de l’Union Européenne a appauvri la France. Son industrie se délite, se délocalise, les salaires sont comprimés à la baisse pour s’adapter sans cesse davantage à la loi de la jungle économique mondiale. Il ne peut plus y avoir dans ces conditions de croissance ni de maintien de ce qui faisait l’originalité et l’identité de la France depuis 1945 : un système de solidarité sociale en matière de santé, d’éducation, de retraite. C’est le ciment de la République qui est en cause. Le “néo-libéralisme” , politique voulue au plus grand profit du capitalisme financier, a plongé la France dans l’impasse.
Les arguments pour retarder l’âge du départ à la retraite sont de bon sens au regard de l’évolution démographique et de la hausse du niveau de santé. Mais ils ne valent plus rien au regard du chômage des jeunes et des seniors et face au sentiment justifié que tous les efforts ont été faits pour sauver un système bancaire et financier irresponsable tandis que les français sont laissés pour compte.
Le président Sarkozy et son gouvernement sont en faillite, la pire de toute : la faillite morale.
Ils ont promis de protéger les français contre la crise économique , contre l’immigration clandestine, contre l’insécurité. Ils ont multiplié les discours, les annonces, mais ils ont non seulement laissé faire, mais poursuivi la même politique dont les français ne veulent plus. La “Constitution Européenne”, symbole de la politique ultra-libérale rejetée par référendum, a été adoptée à l’identique au Parlement avec la soutien de la majorité de la gauche. Les effectifs de policiers et de gendarmes ont été rognés partout, la lutte contre l’immigration clandestine est faite d’effets de manche, et les frontières économiques sont restées largement ouvertes à la concurrence déloyale des pays qui produisent à bas coût et où les droits des travailleurs n’existent pas.
Mais la gauche, dans sa majorité, ne vaut pas mieux. Elle n’ a rien d’autre à proposer, elle le sait et les français le savent. Elle surfe sur le mécontentement, n’ayant d’autre objectif politicien que de déstabiliser le gouvernement pour prendre sa place en 2012. Mais elle n’a ni programme ni candidat crédible. C’est pourquoi l’extrême-gauche occupe la scène, la politique ayant horreur du vide.
L’aile dure de la CGT, le NPA sont les idiots utiles du sarkozysme. Car eux aussi ont fait le choix , enfermés dans une idéologie d’un autre âge, de dresser les français les uns contre les autres. La politique du blocage pénalise les plus démunis, exaspère tous ceux qui se battent au quotidien pour vivre , travailler, élever leurs enfants, dans des conditions de plus en plus difficiles, et qui sont pris en otage. La grève est une chose, le blocage en est une autre. Imaginent-ils ce que pense une large majorité des français en voyant des barrages de cheminots et d’enseignants aider à bloquer les réserves pétrolières ? Du coup, le gouvernement se contente d’attendre le retournement de l’opinion et apparaîtra vite à bon compte comme le champion de l’ordre.
Ni les uns ni les autres n’y gagneront. Les seuls a faire des voix en dormant sont les démagogues du Front National. Sarkozy peut désormais faire le calcul d’être réélu en 2012 à la manière de Jacques Chiac en 2002.
La vérité est qu’il n’ y a qu’une seule voie : redonner à la France les moyens d’une vraie politique en rétablissant les frontières économiques et sociales dont elle a besoin pour se redresser. Il faut sortir de l’Euro, redonner à notre pays les moyens de la croissance en taxant les importations déloyales.
Cette politique est possible. Elle est partagée de plus en plus largement, dans tous les tendances de l’opinion, et défendue aussi bien par Debout La République que par les quelques voix courageuses qui restent au sein de feu la gauche.
La République où le chaos : voilà le choix.
 
François MORVAN
Vice-président de Debout la République





Les impostures secrètes de Nicolas Sarkozy

12/10/2010 15:26

Les impostures secrètes de Nicolas Sarkozy


PhotoKarima Les Français mesurent chaque jour la capacité singulière de Nicolas Sarkozy à s’adapter avec adresse aux nécessités de la vie politique. Bien souvent imprévisibles, mais toujours mûrement réfléchies, ses innombrables initiatives rythment inlassablement le calendrier politique français.
Comme chacun a pu l’observer, le Président de la République est incontestablement reparti en campagne électorale, depuis la mise sur orbite à Grenoble, le 30 juillet dernier, d’une politique sécuritaire largement motivée par la montée en puissance du Front National et par les fortes inquiétudes que suscite à l’Elysée la popularité grandissante de son probable futur chef de file, Marine Le Pen. Son agenda politique est assurément des plus habiles, par delà les contingences inhérentes à la conduite quotidienne des affaires publiques, dont celles liées à la réforme des retraites.
En ce mois de septembre 2010, le chef de l’Etat s’est attelé à reconquête du suffrage des électeurs catholiques, passablement désorientés par la polémique entourant l’affaire des Roms. Comme pour mieux préparer la visite qu’il rendra au pape Benoit XVI, le 8 octobre[1] prochain à Rome où, deux ans après son fameux discours du Latran, il assistera à une « prière pour la France » en la basilique Saint-Pierre, Nicolas Sarkozy s’est rendu à Vézelay, le 30 septembre dernier, pour y célébrer «l’héritage chrétien»  de la France en la basilique Sainte Marie-Madeleine, avant d’assister le lendemain à l’Elysée, à une projection privée du désormais célèbre film de Xavier Beauvois, Des hommes et des Dieux, qui retrace si admirablement le martyr des moines trappistes de Tibhérine. Avec cette offensive de charme menée en direction des catholiques, le chef de l’Etat s’efforce assurément de renouer les fils du dialogue, aujourd’hui en panne, auprès d’une frange de son électorat qu’il avait su pourtant si bien gagner à lui lors des présidentielles de 2007 : chacun se souvient de son escapade, éminemment symbolique, à l’abbaye du Mont-Saint-Michel d’où il avait choisi de lancer intelligemment sa campagne présidentielle, le 12 janvier 2007.
A deux ans du prochain scrutin présidentiel, Nicolas Sarkozy cherche à séduire pareillement son électorat conservateur en exploitant, avec la thématique culturelle, un marqueur idéologique d’une puissance symbolique comparable. Le Président n’a-t-il pas enfin rendu publique, le 12 septembre dernier, sa décision de localiser le futur musée de l’Histoire de France dans les bâtiments des Archives nationales situés dans le quartier du Marais, à Paris, à l’occasion, qui plus est, des célébrations à Lascaux du 70ème anniversaire de la découverte de la grotte préhistorique ? En bonne logique, le chef de l’Etat devrait, ces prochaines semaines, multiplier les signaux dans ce domaine.
Mais Nicolas Sarkozy n’est pas Bernard de Clairvaux. Alors que la France est menacée de toute part, il n’a su prêcher, lors de son étape de Vézelay pas plus qu’auparavant, aucune de ces croisades décisives qui auraient pu restaurer l’espoir dans le cœur des Français.
Car, à y regarder de plus près, l’activisme hors pair du Président de la République et la magie de son verbe ne font plus recette. Trois ans après avoir porté à la tête de l’Etat une personnalité politique qui avait exercé sans grand succès les plus importantes responsabilités gouvernementales, durant les deux mandats présidentiels de Jacques Chirac, nos compatriotes réalisent à présent que Nicolas Sarkozy s’applique à masquer, sans le moindre état d’âme, les échecs manifestes de sa gestion des affaires publiques, en pariant une fois de plus sur les effets escomptés d’une politique de communication entièrement mise au service de ses ambitions électorales.
En matière culturelle, la faillite est totale. En trois ans de présidence, le contempteur de la Princesse de Clèves a installé un climat malsain dans l’univers feutré de la culture, en y multipliant partout les dérives mercantiles. Le « business des biens culturels », si parfaitement dénoncé par Marc Fumaroli (Le Monde, 2 octobre 2010), est désormais pratiqué tout azimut, y compris dans la noble enceinte du château de Versailles avec les expositions sacrilèges de Jeff Koons ou de Murakami. Cette financiarisation des pratiques culturelles s’est accompagnée, ces dernières années, d’une volonté méthodique de rupture en matière de transmission des savoirs : éviction des épreuves de culture générale dans les concours administratifs, éradication du grec et du latin du CAPES de Lettres classiques, bannissement dans l’enseignement de l’histoire au collège des grandes figures de notre mémoire historique, de Louis XIV à Napoléon, au profit d’une « ouverture aux autres civilisations » venant d’Afrique et d’Asie ; effacement délibéré de l’usage de la langue française, au profit de l’anglais, dans l’enseignement scolaire comme au sein des institutions internationales…
Les conséquences tragiques de ces renoncements, qui portent tant atteinte à l’identité profonde de notre pays, ne sont pas sans rapport, en vérité, avec l’insécurité anxiogène et l’anarchie chronique qui, ces dernières années, se sont solidement installées en France et singulièrement au sein de nos banlieues, qui n’en finissent pas de succomber sous les coups d’une politique de peuplement aveugle. Alors que rien n’est fait pour relever notre pays de l’affaissement de sa culture chrétienne séculaire, le déracinement des consciences contribue ainsi, en France plus qu’ailleurs, à la déshumanisation d’une société qui se fragmente partout au profit de communautarismes triomphants qui ne lui sont en rien naturels.
Cette impuissance politique du chef de l’Etat à redresser la barre s’observe tout autant au prisme des résultats médiocres d’un système éducatif à bout de souffle, pourtant gros consommateur de crédits et d’effectifs : ainsi seuls trois établissements français figurent parmi les 100 premières universités mondiales, selon le classement de Shanghai 2010, tandis qu’ un élève sort chaque année des collèges de notre pays en ne sachant à peine lire et compter, selon le dernier rapport du Haut Conseil de l’Education. Ce décrochage scolaire de notre jeunesse va de pair avec un taux de chômage préoccupant : ces deux dernières années, le chômage de longue durée frappant les moins de 25 ans a augmenté de 72 % et un tiers des diplômés n’ont pas trouvé d’emploi sur le marché du travail.
Le volontarisme politique de Nicolas Sarkozy marque le pas également dans le domaine économique. Bâti sur une prévision de croissance de 2 %, le projet de loi de finances 2011 prévoit de ramener le déficit public à 6 % de PIB l’année prochaine ce qui, par contrecoup, provoquera inévitablement un gel sévère des dépenses publiques qui affectera d’abord les plus démunis de nos compatriotes. Autant dès lors se l’avouer : avec une reprise économique qui tarde à redémarrer, à la différence de nos voisins d’outre-Rhin et surtout des pays émergents, aux ambitions prédatrices, nos compatriotes ne pourront guère tabler l’année prochaine, sur le terrain de l’emploi, que sur une stabilisation laborieuse du chômage, sans pouvoir espérer dans le même temps de la puissance publique, la réalisation d’investissements massifs dans les secteurs économiques d’avenir.
Avec une économie en berne, la France devra donc se serrer partout la ceinture y compris en matière militaire même si, en apparence, la contribution du Ministère de la Défense Nationale à l’effort de réduction des déficits sera relativement limitée en 2011. En réalité, la réduction constante des crédits militaires alloués à nos armées s’intensifie d’année en année, au point d’hypothéquer durablement les capacités opérationnelles de la France sur les théâtres d’interventions extérieures et de nuire ainsi gravement à son rayonnement international, déjà fortement compromis, depuis trois ans, par l’alignement systématique de notre pays sur la politique extérieure des Etats-Unis et par son retour, en rien profitable pour ses intérêts, au sein du commandement militaire intégré de l’OTAN.
Avec l’impasse actuelle de la construction européenne, les Français entretiennent légitimement à l’égard du chef de l’Etat un motif de désillusion autrement plus tragique. Aux yeux des observateurs, Nicolas Sarkozy restera certainement celui qui, parmi les présidents de la Vème République, aura le plus activement dépouillé la France des attributs de sa souveraineté, en accélérant, durant son funeste quinquennat, l’assujettissement prévisible de notre pays à l’ensemble supranational européen.
Certes, le Président de la République sait, en fin tacticien, multiplier ad nauseam les écrans de fumée pour tenter de faire diversion. Notre orfèvre en dissimulation n’aura-t-il pas ainsi dernièrement monté en épingle l’affaire des Roms pour des motifs de politique intérieure, en employant abusivement à l’égard de cette population vulnérable le procédé si peu courageux du bouc émissaire, tout en se campant habilement, hors de nos frontières, sous les traits du meilleur avocat des intérêts d’une France outrageusement bafouée par la Commission de Bruxelles ?
Si le chef de l’Etat, véritable Fregoli de la politique européenne, tonne parfois contre les institutions européennes, ce n’est, en réalité, que pour mieux s’entendre secrètement avec la Commission sur le dos des Français qui auront tôt fait d’en prendre conscience, non sans s’inquiéter le moment venu des effets dévastateurs pour notre pays d’un Traité de Lisbonne ratifié au forceps par la voie parlementaire, au mépris de l’hostilité à ce texte massivement exprimée par nos compatriotes, lors du référendum de mai 2005.
Et, en la matière, les pièces à charge sont accablantes.
Après avoir fait sauter, en 2008, le verrou constitutionnel qui obligeait les pouvoirs publics à soumettre tout nouvel élargissement de l’Union européenne à l’approbation référendaire du peuple français, Nicolas Sarkozy persiste plus que jamais à entretenir le doute sur ses intentions réelles à l’égard de la Turquie qui, de son côté, poursuit discrètement les négociations en vue de sa prochaine adhésion, avec la complicité active de la Commission européenne, laquelle, de surcroît, ne décourage en rien la manifestation de nouvelles candidatures à un ensemble européen dont nul ne s’avise par ailleurs à définir les limites géographiques.
Le rouleau compresseur des souverainetés nationales agit désormais sans freins à Bruxelles. Dépouillés de leur souveraineté monétaire, depuis la création d’une zone euro placée sous le contrôle tatillon de la BCE, les Français assistent impuissants, depuis trois mois, à la fin programmée de rien moins que trois des attributions régaliennes majeures de l’Etat avec, à chaque fois, l’assentiment explicite de Nicolas Sarkozy.
D’abord, les atteintes à la souveraineté budgétaire de la France. Notre pays devra dorénavant soumettre son projet de budget, avant son examen parlementaire, au contrôle préalable des autorités européennes qui disposeront désormais d’un droit de regard sur son élaboration, lesquelles bénéficieront de la faculté prochaine de lui imposer, au surplus, une sanction financière égale à 0,2 % de son PIB, si la France devait ne pas se conformer pas aux critères du Pacte de stabilité (déficit budgétaire et dette inférieurs à 3% et 60 % du PIB).
Ensuite, les coups portés à sa souveraineté fiscale. Non seulement la France peut se voir sommer aujourd’hui d’abolir une taxe qu’elle aurait librement choisie, à l’exemple de sa récente taxe sur les télécoms condamnée ces derniers jours par la Commission pour des motifs critiquables tirés de la libéralisation de ce secteur d’activité, mais elle doit consentir dans le même temps à son assujettissement à une fiscalité que les autorités de Bruxelles s’autoriseront désormais à lever partout au sein de l’Union européenne, en profitant au passage de recettes qui seront appelées à alimenter directement les caisses européennes.
Enfin, les entorses à sa souveraineté diplomatique. L’Union européenne vient de se doter d’un corps diplomatique considérable (30 représentations à l’étranger pour un service qui emploiera à terme 6.000 à 7.000 personnes), pudiquement désigné sous l’appellation de Service européen pour l’action extérieure (SEAE), dont les ambitions ne peuvent pour l’heure que concurrencer un Quai d’Orsay à l’agonie qui, de réductions drastiques de crédits en fermetures massives de représentations diplomatiques, voit ses services inexorablement saignés à blanc.
Comment a-t-on pu arriver à pareille fuite en avant ?
Cédant sans doute au pessimisme autant qu’au conformisme ambiants, Nicolas Sarkozy a fait secrètement le choix, à la suite des oligarchies politico-médiatiques, de renoncer à la présence au monde de la France, à son rayonnement comme à son influence séculaires. Pour le président Sarkozy, la France est sortie définitivement de l’Histoire et rien ni personne ne sauraient faire obstacle à ce trait inéluctable de l’aventure humaine. La pensée du chef de l’Etat reste au fond terriblement dominée par les logiques sournoises d’une idéologie mondialiste qui voudrait ne voir, dans le phénomène de la globalisation des échanges économiques, des savoirs et de l’information, que l’expression d’un mouvement historique irréversible, dont la récente accélération donnerait aujourd’hui naissance, grâce à l’abolition définitive des frontières du passé, à un monde nouveau, forcément fascinant, celui en bref du dépassement heureux des nations. Dans cet ordre d’idées, la France ne se voit-elle pas offrir, avec le mythe prométhéen de la construction européenne, l’occasion historique de dépasser enfin ses frontières hexagonales étriquées et de s’en affranchir définitivement ?
Cette vision post-nationale des rapports internationaux, qui refuse d’admettre la force et le poids de l’histoire autant que la réalité prégnante des solidarités et des enracinements locaux, la plupart des personnalités politiques françaises du moment la partagent, y compris le très probable compétiteur du chef de l’Etat à la prochaine course présidentielle, Dominique Strauss-Khan.
Sans crainte du ridicule, l’actuel directeur du FMI avait porté un regard des plus instructifs, voici peu, au sujet de l’évolution de la construction européenne : « Ce dont je suis sûr, c’est que si l’Europe existe, elle ne sera pas enfermée entre deux frontières ridicules que seraient le détroit de Gibraltar et le Bosphore. J’imagine un enseignant de géographie dans cinquante ans, il dira à ses jeunes élèves : « Voyez, là il y a la Chine, là il y a l’Amérique, là il y a le Brésil », s’il leur dit « là il y a l’Europe », montrant ce bout de péninsule asiatique que l’on appelle l’Europe, il leur montrera un ensemble allant des glaces de l’Arctique au nord jusqu’aux sables du Sahara au Sud. Et cette Europe, si elle continue d’exister aura, je crois, reconstitué la Méditerranée comme mer intérieure, et aura reconstitué l’espace que les Romains, ou Napoléon plus récemment, ont tenté de constituer » (entretien accordé à la revue Le Meilleur des mondes, automne 2006).
A l’exemple sans doute de l’hôte actuel de l’Elysée, Dominique Strauss-Khan n’en finit pas de s’émerveiller à l’idée de l’avènement d’un Babel européen des temps nouveaux dont les généreuses et si peu hermétiques frontières parcouraient inconsidérément le monde, de Narvik au nord à Tombouctou au sud, de Reykjavik à l’Ouest à Bakou à l’Est !
Nicolas Sarkozy ne saurait plus longtemps dissimuler aux yeux des Français ses intentions inavouables, même si, à en croire le cardinal de Retz, on ne sort de l’ambiguïté qu’à ses dépens.
A défaut de pouvoir discerner les traits de ses ambitions occultes, nos compatriotes ont assurément le droit irrécusable de connaître du chef de l’Etat les échéances précises de son agenda secret, pour en discuter, en accepter ou en rejeter démocratiquement les termes. Cette exigence de vérité, Nicolas Sarkozy la doit aux Français, eux qui n’attendent rien d’autre du Président de la République, dans les temps semés d’embûches qui s’annoncent, que de connaître sincèrement le sort qui sera réservé à notre pays.
En dépit des complaisances, des lâchetés et des renoncements qui se multiplient partout, les Français demeurent confiants dans l’avenir de notre pays. En leurs fors intérieurs, nos compatriotes partagent une même et intime conviction, qui fait écho à la noble vertu théologale de l’espérance, si magnifiquement évoquée par Paul-Marie Coûteaux dans son dernier ouvrage (De Gaulle, Espérer contre tout – Editions Xénia) : admirée pour la force de son rayonnement, vénérée pour les ressources de son génie ou crainte pour les ressorts d’une puissance bienveillante qui demeurent malgré tout intacts, la France ne saurait ainsi succomber sous les coups de ceux qui voudraient, en vain, l’entraîner vers l’abîme. Ses ennemis ne savent-ils pas, en définitive, que la France existera toujours, pour elle-même d’abord, pour son peuple ensuite, comme pour tous ceux qui, enfin, hors de nos frontières, lui vouent éternellement un amour infini ?

Karim Ouchikh

 

[1] Texte rédigé le 5 octobre.

http://www.gaullisme.fr/?p=10007






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